Des amis, des beaux chemins, la Lozère, du technique, du roulant, du soleil, des orages, de la gastronomie, on ne peut pas dire que les deux journées de l'Ultra Lozère ont été monotones ! A force d'en entendre parler ici ou là, il fallait bien que j'aille me faire une idée de cette épreuve en deux étapes, deux fois 52 km.
Je profite d'un covoiturage tourangeau pour descendre retrouver la Lozère, au prix de quelques embouteillages il est vrai, week-end de Pentecôte oblige. Avec Laurence, Nico et Eric nous partons tous sur la même aventure. Au passage, je remercie Alex et Cariocar pour le dossard. La nuit au gite d'étape du Monastier-Pin-Moriès donne le ton, on est sur le chemin Urbain V qui relie Nasbinals à Avignon (tiens, une bonne idée pour la suite !). Le restaurant du village, Le P'tit Marché, est une très bonne adresse pour reprendre des forces. Si j'arrive avec un manque d'entraînement et un état de fatigue certains, la tête est là, prête pour l'aventure lozérienne.
JOUR 1 : boucle autour de Ste-Enimie 52 km
Aux dires de tous, c'est aujourd'hui que les jambes vont chauffer dans les passages techniques. Je le confirme ! Après une merveilleuse fougasse engloutie au lever du jour, je retrouve par hasard Alix, Laurent et Eric dans le bus à Chanac, toujours une joie de se retrouver. Et Lionel et Mika sur la ligne de départ. Chouettes les copains. Une rapide boucle dans le village et c'est déjà la file indienne pour monter sec sur le Causse. Une partie plutôt roulante nous fait passer à la ferme du Boisset avant de replonger sur Prades pour le premier ravitaillement. Km 17. Fromage, jambon, banane. Les prochains 20 km sont les plus ardus, offrant de beaux aplombs sur les gorges, on monte et on descend sur des singles parfois techniques et toujours caillouteux. Une petite pause avant une expérience originale qui consiste à descendre 300 m D- droit dans la pente d'une piste de ski où la neige a été remplacée par du calcaire concassé et dévalant la pente. Attaque talon de rigueur, c'est très ludique finalement.
Ravitaillement de Montbrun, km 28. Un peu fatigué, je reprends ici des couleurs, le diesel est en route et c'est partie pour une deuxième moitié de journée avec de biens meilleures sensations. Grosse montée au train, au sommet de laquelle la pluie s'invite. Gros orages pour le reste de la journée, avec parfois la foudre qui rappelle les coureurs à l'ordre. Avec mon bob rouge, il ne peut rien m'arriver et je m'éclate finalement dans cette ambiance humide, Castelbouc, hop on remonte... Je finis les derniers kilomètres avec Philippe pour une descente d'enfer sur Ste-Enimie.
Bivouac du soir très sympa avec pas mal d'autres coureurs et une nuit en tente 4 étoiles où je tends le file à linge. Les courses à étapes, ça prolonge l'aventure agréablement.
JOUR 2 : Ste-Enimie - Chanac 52 km
Comme toutes les courses à étapes, certains coureurs se posent des questions sur la forme du Jour 2, mais ça repart pour tout le monde ! Le soleil est au rendez-vous en tout cas. Pour ma part, la veille m'a bien rassuré et c'est en forme que la journée commence. Un single étire le peloton et voici la première ascension, bien régulière, où je me fais plaisir. Ravitaillement d'Anilhac, km 13, suivi d'une descente à tombeau ouvert et d'une partie ombragée pour arriver au magnifique village de St-Chély-du-Tarn. La récré est finie, maintenant il faut remonter le Causse, plein soleil, plein calcaire, pleine chaleur, plein... coup de mou ! Une sieste de 20 min au ravitaillement de Cabrunas s'impose !
Km 24, le décor change, après les gorges place à présent à la traversée du Causse de Sauveterre. C'est roulant mais épineux tout-de-même. Je retrouve là les sentiers type GR que j'affectionne tout autant. Les jambes reviennent et la fin de journée se fait sur les chapeaux de roue. La tracé rejoint celui du Trèfle Lozérien, une épreuve de moto-cross où sont engagés pas moins de 500 deux roues... ça pétarade sec ! La journée finit avec la descente de la piste de VTT qui mène au tapis rouge de l'arrivée dans une belle ambiance.
En conclusion de ce chouette week-end, j'arrivais motivé mais avec pas mal d'interrogations sur ma forme du moment. Malgré la fatigue, je me suis bien amusé sur la première journée certes technique mais abordable (je retiens le plaisir de courir sous l'orage... si si je vous promets !), et sur la seconde un peu plus roulante à travers le Causse. Il m'aura à chaque fois fallu attendre le km 25 pour que le diesel se mette en marche et pour commencer la remontée. Les panoramas sur les gorges étaient saisissants (bien qu'un poil trop longs à mon goût... d'un côté de l'autre, un peu en amont ou en aval autour de Ste-Enimie), les amis au rendez-vous, les bénévoles au top. L'Ultra Lozère est une belle épreuve rustique et sans faille dans l'organisation de Philippe et son équipe. C'est donc le coeur léger et les jambes un brin plus lourdes que j'aborde la suite... la semaine prochaine !
Pour les chiffres :
210 partants, 156 arrivants, classé 94ème en 16h16