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Trail running et vélo. Le blog made by Jérôme Bégon... Petit éloge du mouvement sur chemins et routes : je pourrais détourner la formule de Descartes en "Je me meus donc je suis". Se dépasser, visiter, partager. Des voyages avec les autres et avec soi-même. Alors prenons la route et quittons les sentiers battus. Tu viens ?

17 Nov

A la naissance du fleuve sur le Trail des Sources de la Loire 72 km

Publié par Jérôme Bégon

Les petits ruisseaux font les grandes rivières, c'est le proverbe que je me propose de vérifier en ce mois de novembre ! Revenir sur une course organisée par 3 Soleils, c'est retrouver une famille, celle qui m'a vu naître sportivement il y a quelques années. Ravi donc de retrouver Fred, Isa, Emilie, Guy, Cathy, Mélissa, Greg, et tous les bénévoles dévoués à cette belle cause.

1. Au dessus des gorges, 2. Cathy et Greg, 3. Guy le roi de la blanquette1. Au dessus des gorges, 2. Cathy et Greg, 3. Guy le roi de la blanquette1. Au dessus des gorges, 2. Cathy et Greg, 3. Guy le roi de la blanquette

1. Au dessus des gorges, 2. Cathy et Greg, 3. Guy le roi de la blanquette

Je me réjouis également d'une édition automnale car mon envie de forêts et de tapis de feuilles mortes est pleinement assouvie ! Quelques mots sur le parcours, qui débute en Ardèche à Sainte-Eulalie et rejoint Costaros en Haute-Loire : profil global plutôt descendant c'est vrai, mais attention quelques belles suprises plus ou moins épineuses ponctuent les séquences courues.

1. Fred roi des oreilles de lapin, 2. Duo sportif en famille, 3. A main levée1. Fred roi des oreilles de lapin, 2. Duo sportif en famille, 3. A main levée1. Fred roi des oreilles de lapin, 2. Duo sportif en famille, 3. A main levée

1. Fred roi des oreilles de lapin, 2. Duo sportif en famille, 3. A main levée

3h50 donc, après un lever matinal où le réveil n'a pas sonné (merci au sixième sens qui m'a fait ouvrir une paupière à 3h12 !), départ de la navette à Costaros. Une heure plus tard, nous voici 150 coureurs entassés aux chaud dans la salle des fêtes de Sainte-Eulalie. 1h30 de micro-sieste et maxi-causette.

1. Vincent le forçat des kilomètres, 2. Thomas ravitailleur de la 180, 3. L'attente1. Vincent le forçat des kilomètres, 2. Thomas ravitailleur de la 180, 3. L'attente1. Vincent le forçat des kilomètres, 2. Thomas ravitailleur de la 180, 3. L'attente

1. Vincent le forçat des kilomètres, 2. Thomas ravitailleur de la 180, 3. L'attente

6h30 le départ par 0°C, vent léger qui rafraîchit les oreilles. Ca part vite ! Moins d'une heure plus tard, le jour est déjà levé et voici le mont Gerbier-de-Jonc (1551 m), protubérance volcanique au pied de laquelle un petit filet d'eau va parcourir quelques 1006 km avant de se jeter dans l'Atlantique ! Nous empruntons aujourd'hui en bonne partie ce GR3.

1. Feuille de route tatouée, 2. Sainte-Eulalie, 3. Mika et Fred1. Feuille de route tatouée, 2. Sainte-Eulalie, 3. Mika et Fred1. Feuille de route tatouée, 2. Sainte-Eulalie, 3. Mika et Fred

1. Feuille de route tatouée, 2. Sainte-Eulalie, 3. Mika et Fred

Nous parcourons à bon train le très sauvage massif du Mézenc, ses pelouses, ses hêtraies et ses tourbières. Les sucs sont de bons points de repères : ce sont des dômes volcaniques dont la roche qui les constitue est la phonolite. La neige est là en petite quantité mais suffit à me donner le sourire, courir dans le sucre glace c'est le pied.

1. La source, 2. Les pieds au frais, 3. Concours de bonhomme de neige1. La source, 2. Les pieds au frais, 3. Concours de bonhomme de neige1. La source, 2. Les pieds au frais, 3. Concours de bonhomme de neige

1. La source, 2. Les pieds au frais, 3. Concours de bonhomme de neige

Km 22, premier ravitaillement au Béage. Soupe, banane, chocolat... trop court arrêt, je me laisse emporter par la frénésie des coureurs autour de moi. C'est reparti. La section de liaison vers le lac d'Issarlès serpente sur les monts et nous quittons le Mézenc pour entrer dans un univers automnal aux couleurs chaudes. Les feuilles rouges, oranges et jaunes deviennent un beau décor empli de poésie et de calme. Je sens que tout le monde commence à freiner, ça me rassure et j'en fais autant pour une belle partie en solitaire. Le lac d'Issarlès, dont le niveau est bas, sert à la production d'électricité, un véritable gouffre de 138 m de profondeur tout-de-même.

Km 33, second ravitaillement, je dégotte sur le coin d'une table une terrine que personne n'a remarqué... sur des tucs, c'est parfait ! Ca redonne des forces pour la suite sur le GR3, via les hameaux de Lafarre et Vielprat. On serpente au-dessus des gorges de la Loire qui est ici une petite rivière surplombée de belles falaises.

Au hasard du chemin, je tombe avec sruprise sur des visages connus, ceux de Claire - dont le genou fait des siennes - et Magalie - en pleine forme - et nous passons un quart d'heure à papoter de cette heureuse rencontre. De fil en aiguille, ou plutôt de descentes en montées, c'est le château d'Arlempdes qui me tend les bras.

1. Heureuse trouvaille, 2. Lac d'Issarlès, 3. Claire et Magalie1. Heureuse trouvaille, 2. Lac d'Issarlès, 3. Claire et Magalie1. Heureuse trouvaille, 2. Lac d'Issarlès, 3. Claire et Magalie

1. Heureuse trouvaille, 2. Lac d'Issarlès, 3. Claire et Magalie

Km 53, troisième ravitaillement où je prends le temps de m'alimenter au pied du château car ce n'est pas fini. En effet, je connais bien la portion qui nous mène à Goudet pour l'avoir arpentée à plusieurs reprises sur le Grand Trail de Stevenson. Quelle surprise de voir les stigmates des pluies torrentielles du 13 juin dernier : falaises écroulées, ponts dévastés, terre ouverte en deux ici et là. Avec 200 l / m2 en quelques heures, ça a dû cogner fort.

Au passage je me manifeste auprès des chasseurs râleurs qui tirent à quelques dizaines de mètres du GR. Après Goudet, il est temps de courir le long du fleuve, tout au fond des gorges sur quelques kilomètres. Sable et galets omniprésents. Je tourne un peu en rond - sûrement un acte manqué - pour trouver la trace de sanglier qui annonce la remontée finale sur 10 km. Un bel effort à produire pour m'extirper du lit du fleuve et gagner les hauteurs. J'accuse un petit coup de fatigue et ça devient un peu plus dur.

1. Le château d'Arlempdes, 2. Festin avec Karine, Greg et Vincent, 3. Production locale1. Le château d'Arlempdes, 2. Festin avec Karine, Greg et Vincent, 3. Production locale1. Le château d'Arlempdes, 2. Festin avec Karine, Greg et Vincent, 3. Production locale

1. Le château d'Arlempdes, 2. Festin avec Karine, Greg et Vincent, 3. Production locale

Quelques yoyos plus tard, dernier ravitaillement express aux Ceyssoux (la meilleure Vache Qui Rit que j'ai jamais mangé !), dans la joie et la bonne humeur avec Isa et Mélissa entre autre. Il reste 6 km que je décide de courir intégralement et je sors ma botte secrète : les écouteurs. Musique à fond, pied au plancher, je redouble quelques coureurs dont un sympathique Kazakh... et oui gros plateau international sur cette édition !

9h23 et 36ème sur 156 inscrits, ce sera le temps final avec Karine qui m'accompagne pour mon plus grand plaisir sur les 500 derniers mètres. Fier d'elle car c'était aujourd'hui son 18 km de reprise accompli avec brio en 2h31.

1. Profil, 2. Sur les marches de la cathédrale du Puy, 3. Au hasard des ruelles1. Profil, 2. Sur les marches de la cathédrale du Puy, 3. Au hasard des ruelles1. Profil, 2. Sur les marches de la cathédrale du Puy, 3. Au hasard des ruelles

1. Profil, 2. Sur les marches de la cathédrale du Puy, 3. Au hasard des ruelles

Après-course, douche salvatrice, bière, blanquette party préparée par l'ami Guy et dégustée avec Karine, Greg et Vincent. Un très bon moment qui se ponctuera le lendemain par un arrêt au Puy-en-Velay, que je retrouve toujours avec un plaisir non dissimulé.

En conclusion : une belle épreuve rustique, un parcours équilibré mais néanmoins exigeant, les quatre saisons dans la même journée (neige, feuilles rousses, soleil, boue, verdure) et surtout les copains de l'organisation et du parcours. Venez-y et revenez-y, le parcours change tous les ans !

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Joachim Du Bellay "Les Regrets" (1558)

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