Matériel - De l’ombre à la lumière avec la lampe Go’Lum Piom+
La véritable histoire de l’éclairage en trail à travers les âges, revue et (vraiment très très peu) corrigée…
Si les trailers du Moyen-Âge utilisaient pour la plupart une chandelle, un flambeau ou une lanterne, plus d’un perdirent sous les flammes leur camelback et parfois leur vie. A cette époque, le taux de finishers UTMB était bien ridicule tu t’en doutes. Au 18ème siècle, la lampe à huile fit une brève apparition mais l’huile débordait souvent dans les pierriers techniques. Ce n’était pas pratique, pas plus que l’éclairage au bec de gaz du début du 19ème siècle qui imposait au coureur de porter une bonbonne de propane. C’est là qu’on vit les premiers accidents graves sur le Grand Raid de la Réunion, les flammèches du Piton des Neiges ne faisant pas bon ménage avec le contenant gazeux. Puis vint le 20ème siècle et la lampe à vapeur de mercure, dont les UV émis faisaient bronzer immédiatement le coureur de devant, même en pleine nuit ! Enfin en 1950, la lampe a filament montra sa fragilité aux vibrations lorsque le grand champion Jordan Kiliet gravit trois fois le Puy-de-Dôme dans la même journée.
Tu l’auras compris, il fallait une vraie révolution technologique, et celle du 21ème siècle est là, juste sous nos yeux : la Piom de chez Go’Lum avec son éclairage Led !
Laissons donc de côté la légende quelque peu remaniée et revenons à l’actualité. C’est en 2018 que je rencontre le sympathique Adrien, l’un des deux fondateurs de la marque Go’Lum qui vient à peine de naître (la marque, pas Adrien !). Notre discussion en terre iséroise me convainc de l’intérêt de la lampe sur le papier, mais il me fallait bien sûr la passer sur le terrain pour m’en faire une idée plus précise.
Un boîtier robuste
Le boîtier en aluminium présente bon nombre d’avantages. Il est solide et résiste aux chocs dans le sac ou contre les branches. Il est léger et se fait oublier. Il évacue facilement la chaleur des leds avec sa bonne conductivité thermique. Ce matériau est généralement présent sur les lampes haut de gamme comme Ferei ou Armytek.
Un éclairage remarquable
La Piom présente deux paires de leds blanches gérées par deux circuits électroniques distincts, l’un donnant un faisceau étroit, l’autre un faisceau plus large. S’y ajoute une led rouge pour le mode camouflage très faible intensité. Le driver est développé maison et donne les mêmes lumens en sortie quel que soit le niveau de la batterie, le must côté sécurité et confort.
Des modes polyvalents et le petit « plus »
Avec ses 5 modes de 80, 160, 300, 500 et 1000 lumens, l’éventail des activités outdoor adressées est large. Si je n’ai fait que courir pour ma part, j’imagine facilement qu’un vététiste l’utilise, même dans des parties techniques, tellement la portée et l’intensité sont sécurisantes. On y voit comme en plein jour en cas de danger. Le passage d’un mode à l’autre se fait par simple appui sur l’unique bouton, plus facile tu meurs. Le petit plus du modèle Piom+, c’est que l’éclairage s’adapte automatiquement à la vitesse (accélération avant / arrière) et à la technicité du chemin (accélération gauche / droite). Pour ma part, et même si les rapports sont correctement étagés pour faire une analogie avec l’automobile, je ne l’ai pas trouvé indispensable car j’aime contrôler simplement et manuellement l’intensité d’éclairage.
Une autonomie épatante
Le constat est simple : 1h40 à 1000 lumens, 28h à 80 lumens. Et pour une fois les chiffres annoncés sont les bons, mesurés sur le terrain, chose rare. Entre les deux extrêmes, c’est très satisfaisant, et ça va au-delà de la SE07 Led Lenser que j’ai l’habitude d’utiliser. On peut affronter une nuit d’une dizaine d’heures sans aucun souci et sans économie. La chose intéressante avec la batterie rechargeable Lithium-ion, outre le fait qu’il y en ait deux livrées avec la Piom et son chargeur rapide, c’est qu’on peut en trouver dans le commerce pour une dizaine d’euros. De quoi se faciliter la vie sur ultra sans courir (enfin si !) après un point de recharge.
Un pack complet
Dans le pack d’origine, on trouve : la lampe, deux batteries avec leur boîte de rangement, un chargeur rapide USB, une sangle de maintien additionnelle, et un élégant étui pour ranger le tout.
L’ergonomie
125 g tout compris, le poids de la lampe est dans le standard une fois sur la tête. Elle se fait vite oublier dans l’action, et l’angle d‘éclairage haut / bas s’ajuste d’un tour de main. Un point m’a cependant gêné dans les parties techniques : un léger ballotement du support sur mon crâne, peut-être dû à mon front bombé (ceux qui disent qu’il manque des cheveux peuvent sortir !). La chose a vite été corrigée avec la sangle additionnelle sur le dessus, livrée dans le pack d'origine. Une amélioration potentielle serait l’utilisation d’une sangle avec insertions siliconées, je trouve ça toujours très stable et agréable.
Prix public
Effectivement, je l’entends d’ici, on parle d’un budget non négligeable. Il faut se défaire de 155 € pour la Piom, et 185 € pour la Piom+. Voyons plutôt les choses comme un investissement à long terme, pour la qualité du produit c’est indéniable, et pour soutenir une start-up qui développe et fabrique les modèles en France. Et puis le pack est très complet avec ses deux batteries, il faut le prendre en compte. Si Maryline Nakache, Sylvain Court et Nicolas Martin en sont les heureux utilisateurs, ce n’est sans doute pas par hasard.