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Avant course
Il y a les sportifs qui s’astreignent à une hygiène de vie monacale : durée de sommeil minutée, alimentation précise et sans écart, plan d’entraînement strictement suivi… et puis il y a les autres, dont je fais partie sans aucun doute. Et quoi de plus naturel que d’être au Mont-Dore pour tester avec famille et amis les spécialités locales - truffade, fondue, charcuterie et autre Chateaugay. Alors d’accord, ce n’est pas optimal, ce ne sera pas comme ça pour tous mes futurs rendez-vous, mais il faut parfois oublier la performance sportive pour se faire plaisir.

Trail hivernal du Sancy 30 km

Ravitaillement 1 : Mont-Dore - Col du Guéry (km 9)
Dimanche 19 janvier 9h du matin. 1300 coureurs s’élançant en même temps dans les rues du Mont-Dore, c’est assez drôle : ça court sur la chaussée, sur les trottoirs, sur les plates-bandes, ça bifurque, ça sautille, c’est rythmé et joyeux. Parti en milieu de peloton, je calme le jeu assez vite en réglant ma vitesse à 13.5 km/h. Ca part très vite devant, et je ne tarde pas à comprendre pourquoi : le sentier se rétrécit et impossible de doubler avec la neige environnante. C’est donc une portion au coude à coude avec mes voisins (désolé pour les quelques coups de bâtons involontaires) où je ne peux me placer dans mon vrai rythme. Côté spectacle on prend vite de l’altitude, et le blanc déploie son grand cocon. Le magnifique lac de Guéry partiellement gelé contemple les trailers colorés (ou l’inverse !), nous passons sur des passerelles en bois sur lesquelles la vigilance est de mise, verglas oblige. L’arrivée au ravitaillement sonne comme une délivrance, celle de pouvoir enfin trouver mon rythme, le peloton se scindant en deux. C’est donc sans hésitation que je badge sur la bifurcation « 30 km ». Pas d’arrêt, j’ai assez de vivres sur moi pour aller au bout de l’épreuve. La vraie course commence.

Le sucre glace autour du lac de GuéryLe sucre glace autour du lac de GuéryLe sucre glace autour du lac de Guéry

Le sucre glace autour du lac de Guéry

Ravitaillement 2 : Col du Guéry - Murat (km 17)
Le tapis blanc dévoile à présent de magnifiques étendues. Le profil s’élève pour parvenir à la Banne d’Ordanche, je souffre dans la montée car les appuis sont glissants et mon souffle se raccourcit. Mais quel spectacle mes amis ! Nous naviguons sur une mer de nuages dont seul émerge le massif enneigé du Sancy. Irréel. Ce sera la plus belle image de cette course, avec pause photo obligatoire. Puis s’amorce la descente, dans laquelle je dois dire ne pas avoir pris grand plaisir. Pourquoi donc ? Mon agilité étant toute limitée dans les fortes pentes, la neige glacée puis la boue instable ont eu raison de moi. C’est donc en mode « sécurisation des appuis » et à un rythme ralenti que j’avance tant bien que mal. Nous entrons dans la forêt pour rejoindre le ravitaillement, chouette les feuilles et les rochers me permettent d’accélérer.

Ravitaillement 3 : Murat - Les Marais (km 26)
C’est très humide, les chemins sont ruisseaux. Les quelques petites bosses en forêt sont agréables et me permettent de relancer. Le parcours s’élève rapidement, nous quittons les arbres pour retrouver les étendues blanches. Je tourne la tête à droite et aperçois des fourmis perdues sur l’arête de la montagne. Ce sont les coureurs qui me précèdent. Je savais avant d’entreprendre l’ascension du Puy Gros que ce serait la portion déterminante de la course. Vu la pente, impossible de courir, je préserve une allure de marche autour des 5 km/h. Je suis fatigué, les sensations ne sont pas au top, mais j’avance. Je deviens bientôt la fourmi des coureurs que j’aperçois en bas, c’est bon signe. Et hop, on bascule de l’autre côté du sommet pour une descente où les sensations reviennent… ouf ! Une corde a été installée pour franchir un passage fortement glissant, maintenant je relance… Neige pendant quelques kilomètres, puis sentiers rapides. Vient ensuite la boue qui à nouveau me ralentit. D’autres coureurs, certainement expérimentés en cross, me déposeront sur place. J’admire leur vitesse dans ces conditions.

Arrivée : Les Marais - Mont-Dore (km 31)
Le tracé descendant le long d’un torrent est agréable. La dernière bosse avant l’arrivée pointe le bout de son nez, la neige commence à tomber. Plus beaucoup de forces mais je m’accroche au mental. Je double des coureurs tourangeaux et les encourage. Au sommet, la relance sur le plat verra apparaître les premières crampes au quadriceps, heureusement éphémères. Et hop je m’envole dans la descente finale vers l’arrivée, le repas et la bière du finisher !

La Banne d'Ordanche flottant sur une mer de nuages, et la dream team !La Banne d'Ordanche flottant sur une mer de nuages, et la dream team !La Banne d'Ordanche flottant sur une mer de nuages, et la dream team !

La Banne d'Ordanche flottant sur une mer de nuages, et la dream team !

Bilan des courses
313ème en 4h13min. Après-coupure, après-fêtes, après-truffade... Sportivement ce n'était pas le top, et mon agilité a vite trouvé ses limites dans les descentes raides et boueuses. Mais ça fait du bien de décrocher de la performance pure pour profiter des paysages et de la balade. Patrick Bringer s'impose, lui qui a remporté en 2012 le Marathon des Burons et la 6000D, puis Faverges Icebreaker en 2013.

Pour la prochaine grande distance, en mars, je reviendrai plus affuté. L'important c'est le chemin parcouru, et ce trail a tenu toutes ses promesses.

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