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Je ne puis que remercier Run Gratis de m'inviter à cette course, la seconde de l'année en terres bretonnes. Vive la nouveauté ! L'idée est séduisante puisque c'est la deuxième édition, largement remaniée pour l'occasion, en commençant par l'inversion du sens du parcours.
J'arrive la veille au relais 103 à Pontivy, il s'agit d'une ancienne maison éclusière sur le Canal de Nantes à Brest reconverti en gite d'étape. Bonne ambiance, je m'attable avec une sympathique famille et nous papotons course avec Sylvain qui se prépare également pour le lendemain. La patronne italienne, Paola, nous a même laissé un excellent far aux pruneaux.
Dimanche matin, attention au changement d'heure ! Le départ est donné à 7 h au pied du Château des Rohan. Les frontales luisent, et le serpent lumineux s'étire. Essentiellement des bretons au petit gabarits, je me sens un peu Obélix parmi les Astérix.
Au premier kilomètre, on est directement mis dans l'ambiance par la traversée d'un tunnel haut d'1m50 où coule un ruissant raffraichissant. Le tracé des 20 premiers kilomètres est très ludique, comme rarement je n'en ai vu. Montée, descente, sol rendu souple par la pluie de la veille, aiguilles de pins, ruisseau musée de Quelven. Un vrai plaisir. La grêle s'invite copieusement, je me recroqueville dans ma coquille, tout va bien. Après Bieuzy-les-Eaux, nous passons à la chapelle St-Gildas, coincée sous d'énormes rochers, et escaladons à l'aide d'une corde la faille de St-Gildas. Pas facile sur les rochers mouillés. Un petit tour sur la butte de Castennec pour admirer le canal et nous traversons la première écluse.
Fin de l'épisode premier où le héros - votre serviteur - s'est bien amusé. Maintenant place à 25 km rendus très difficiles par la glaise glissante de toute part. La butte menant à St-Nicolas-des-Eaux marque le changement radical, et ça s'enchainera ensuite encore et encore. Progressivement je ne m'amuse plus et prends mon mal en patience. Je ne suis plus en mode course (pourtant annoncé en 34ème position) mais en mode sécurité, l'idée étant de ne pas se faire mal. Glisser sur les fesses, se rattraper aux branches, descendre des cordes façon rappel, enjamber des troncs d'arbres et toujours trouver des appuis pas trop fuyants, marcher à quatre pattes, ça use. Mais je continue car je sais que je pourrai recourir... plus tard ! Le tracé serpente maintenant autour du Blavet, mais me donne la désagréable sensation d'un exercice technique de montées et descentes qui auraientt perdu tout leur sens... On ascensionne ici très raide pour dévaler un peu plus loin et remonter ensuite...
Peu à peu les choses vont quand même s'éclaircir et je vais pouvoir trouver des terrains plus cléments qui permettent de courir à nouveau. Rimaizon, Le Sourn, je reprends plaisir et retrouve quelques coureurs pour papoter (je suis seul ou presque depuis plus de 5 heures). Comme bien souvent, je retrouve un second souffle sur la fin pour dévaler vers Pontivy et la ligne d'arrivée.
LE BILAN : ce fut va-ri-é !
La météo : pluie, soleil, grêle, averse, re-soleil, re-pluie...
La végétation : des pins, des arbustes qui piquent, des charmes, des chênes, des bouleaux, des bambous même...
Le sol : des tapis d'aiguilles, des ruisseaux parfois jusqu'aux genoux, de la boue qui accroche, et puis celle qui glisse, un tout petit peu de bitume, 6 écluses à traverser...
Le tracé : 35 km très ludiques parcoururs à 10 km/h, puis 25 km hyper techniques qui ont fait baissé les bras à pas mal de monde...
Enfin le résultat, 57ème en 9h58 pour une distance portée à 68.5 km. 144 partants et 91 arrivants. Sylvain mon comparse de la veille finit... 1er ! Bravo. Le Trail du Kreiz Breizh est exigeant, et même si je préfère à la boue le calcaire tranchant des chemins caniculaires, je ne regrette pas ma venue dans ce pays où les villages ont un réel charme. Un peu plus de sécurité dans les endroits dangereux et cette course est prête à entrer dans le cercle des grands trails bretons. Et tout ça pour 20 €, c'est très raisonnable. Je ramène peu de photos car les mains dans la boue c'est difficile.